mardi 21 août 2018
Artificialité (Dubaï)
Est artificiel ce qui ne repose sur rien, ce qui ne
construit rien, ce qui ne développe rien, ce qui ne contient rien. Des villes
émergentes, aussi utopistes soient-elles, se confondent au désert d’où elles
naissent. Le désert est peuplé, habité. L’artificialité est d’autant plus
flagrante qu’elle nait dans un désert. Elle a en face d’elle ce envers quoi
elle lutte. Cependant elle crée un espace vide de sens, de consistance, elle
s’érige comme un dôme sans conviction, sans idée, sans Dieu. Elle ne respire
pas, bien qu’elle fournisse tant d’effort à s’oxygéner, à parader, à se
gonfler. Elle n’a pas véritablement de souffle, si ce n’est ses fondations
tangibles, qui pourtant ne révèlent rien de ce qu’elle est : un vide de
sens. On pourrait se sentir à l’aise parmi son aspiration futuriste ou
utopique, mais il manque quelque chose pour que cela soit possible. Il lui manque la
pensée, l’affrontement de la pensée, mais plus encore, le monde lui-même, et la
sensibilisation qui dépend de ce monde. Il n’y a aucune place pour la
réjouissance. Le monde est devenu ce qui l’a précédé : un espace où combat
la matière et l’antimatière, une lutte acharnée sous des apparences de calme et
de tranquillité.
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