lundi 2 février 2015

Gagnants, perdants


Nous voyons souvent des fanfarons tels monsieur Todd agiter leurs plumes, fanfaronner du bout de leur bec étroit sur l’Allemagne, sur le nazi qui dort dans chaque Allemand. Soit mais cela relève surtout de l’éducation des Français et des occidentaux. Pourquoi donc tous les petits esprits vides suivent ces fanfaronnades et dansent autour du chef de basse cour, dès que l’envie le prend d’exhiber son plumage ? La réponse est très simple : c’est qu’ils ne connaissent qu’une tranche partielle de l’Histoire s’étalant sur six années. Ce qui d’ailleurs ne relève pas de leur seule responsabilité : on ne retient certainement que la seule chose qu’on a mis un zèle particulier à nous inculquer. Zèle, ou plutôt ambiance certaine, feutrée, intimiste. Voyez-vous nous dit-on du coin de l’œil, il s’est produit la chose la plus singulière qui soit durant cette courte période (qui dans la perception du petit enfant constitue l’Histoire entière sachons le, je dirais même l’Histoire définitive), et cela est sorti du cerveau d’une seule et même personne, le Mal incarné, le Mal déchainé ! Oh oui les jeunes nourrissons ou petits enfants seront tout autant fascinés par  cet homme étrange sorti d’un conte historique qu’il a pu fasciner par ses harangues ! Voilà donc toute l’histoire, une fois sorti vous pourrez profiter de la liberté qui est maintenant la vôtre, car la bouche des vainqueurs vous le dira à chaque seconde : vous êtes libres !
Mais qui sont donc ces vainqueurs, et quel bien suprême ont-ils accompli ? J’aimerais d’abord parler du mal qui a été causé, et qui une fois creusé s’avère être un moindre mal, puisque certains des vainqueurs ont commis un mal semblable au même moment, tandis que d’autres profitaient du mal régnant pour affuter le leur, et tandis qu’enfin d’autres vainqueurs enchantés donnaient toute leur confiance et leur aide au mal dominant. Parlons maintenant du bien tel qu’il a été distribué grâce à la victoire sur le mal. Il faut être certain que toute victoire profite à un intérêt, et que cet intérêt sera servi dans l’aliénation des esprits, du moins le mensonge quotidien qui a terme, aboutira à un mal nouveau. Mais quel intérêt ? L’intérêt du capital, des démocraties ? Mais non non cela est un moindre mal. Il s’agit de l’intérêt qui agitera autant les foules que notre cher grand mal historique, qui commettra des crimes aussi nombreux mais bien mieux maquillés.
Comment est-ce possible demandons-nous maintenant, qu’une telle chose ait lieu ? Voyez-vous nous apprenons à nos chers petits, tellement petits que l’on pourrait leur faire croire n’importe quoi, où est le mal, où est l’intérêt à servir (qu’on ne nommera sûrement pas, il est inclus dans le mal à ne pas servir). Le surmoi nous y arrivons ! Combattez le et vous deviendrez fou, servez le et vous serez enchantés, tout en servant sans le savoir toute l’injustice qui a tant plus aux vainqueurs. Vous serez le plus fier des soldats, et perpétuerez votre race le plus automatiquement possible, convaincu du bien que vous possédez, de la cause inerte, ou cause sans cause que vous défendez. Voilà donc comment s’élabore une civilisation, sur quel mensonge elle prospère, afin, dira t-elle aux initiés, de répandre un moindre mal ! Soit, mais toute civilisation est condamnée ce qui, il faut l’avouer, n’est pas au programme du nourrisson, du moins pas de manière évidente, sûr qu’il est que celle à laquelle il appartient est impérissable.