Quand il n’y aura plus de guerres, de
violence, de misère, il n’y aura certainement pas plus de haine. La haine va
enfler comme une baudruche et exploser. Mais comme il n’y aura plus de guerres,
la haine va muter en quelque chose de bien pire, appuyée par les nouvelles mesures
technologiques. Ce sera, pour un ainsi dire, le néant
parfait, le parfait nihilisme.
De joyeux progressistes nous expliquent
sourire aux lèvres, en s’appuyant sur la misère qu’ils génèrent, que le monde
va devenir beau et heureux. Ils espèrent au fond d’eux-mêmes que les réactionnaires,
les grincheux et les fachos ne seront pas remplacés par les générations
futures, et que tôt ou tard, il n’y aura plus que des progressistes en ce monde
qui réaliseront leur espoir et leur règne. Je doute pourtant que cette
étroitesse d’esprit n’accouche d’un bébé bien plus douteux que celui des
guerres qui n’a jamais généré qu’une lente reconstruction.