lundi 20 avril 2015

Google


Qu’est-ce qu’une intelligence artificielle, telle que veut la créer Google ? L’intelligence artificielle existe déjà. La calculatrice par exemple, est une forme d’intelligence artificielle, qui permet des calculs bien plus rapides et complexes qu’aucun cerveau humain ne peut faire. Or elle existe depuis plus d’un siècle.
Ce qu’entend Google par intelligence artificielle, c’est donc une forme d’intelligence avec une conscience. Cela signifie que la conscience humaine ne serait pas suffisante pour l’homme, autrement dit pour lui-même. Et cela forme une contradiction absolue, si sa propre conscience ne lui suffit pas, une forme de conscience étrangère et plus vaste ne peut que lui nuire. La conscience humaine a suffisamment de possibilités pour suffire à l’homme, le dessein d’en construire une supérieure à la sienne traduit nécessairement une déficience dans la conception qu’a celui-ci de lui-même. Voilà, indiscutablement, le signe d’une confiance réduite ou d’une peur similaire. Il a bien fallu, pour que le projet aveugle de dépasser l’homme sans aucun scrupule, sans aucune éthique ait jour, une déficience absolue dans le milieu où il a été conçu. Ce milieu là, chantre du capitalisme et de la surveillance, du progrès sans éthique, règne de l’argent où des cerveaux sont invités pour leur capacités selon des lois financières, ce milieu gagné par la peur du terrorisme, ce terreau de nihilisme, vecteur de tous les travers de sécurité dans le monde, fauteur de guerres, ce pays que rien ne punit et rien ne récompense que l’argent, de là est sortie l’idée infantile de dépasser l’homme par l’homme.
Mais les problèmes que nous rencontrerons risquent de loin de dépasser l’éthique, et de ne plus être à la portée de l’homme. Jusqu’ici nous nous frottons les mains en brandissant l’éthique à venir. Or c’est certain que l’éthique disparaitra suite à son effacement progressif et insidieux qui est déjà amorcé. Si une intelligence des milliers de fois supérieure à celle de l’homme entre en contact avec elle, ce principe même voudra que l’intelligence humaine n’y puisse plus rien, qu’elle soit envahie, assujettie, détruite pour le compte de l’intelligence dominante.