La philosophie antique séparait l’âme (psyché) du corps
(soma). Psyché a donné psychisme, et soma, somatique. Majoritairement, les
philosophes de l’antiquité faisaient l’éloge de l’âme face au corps. Certains
méprisaient le corps, d’autres étaient mitigés, d’autres encore y voyaient une
qualité similaire à celle de l’âme.
Le problème que nous rencontrons aujourd’hui vient de la
science. Celle-ci nous explique qu’il n’y a pas de psyché (l’âme), mais que du
soma (le corps). Le cerveau étant un organe comme un autre, faisant partie du
corps, et l’âme étant une fiction, une invention. La science prévaut donc sur
la pensée humaine, et tout le monde en pâtit. Le monde régresse et se dégrade,
sans que l’on puisse y porter un recours. Car les hommes, en grande majorité,
sont infiniment crédules. Ils ne peuvent se faire à l’idée que la science ait
tort. Mais en vérité, la science n’expliquera jamais le monde dans sa totalité,
car elle évolue en permanence, elle n’est pas stable. La sagesse consiste donc
à croire en ce qui est bon pour l’homme, par son intuition et sa raison, et non
par la science, qui ne devrait que les confirmer (et d’ailleurs c’est ce qu’elle
fait).
On accuse parfois Descartes d’être à l’origine de ce
scientisme, mais c’est une erreur car Descartes, malgré sa croyance en la
science, croyait également en l’âme, comme principe humain. Il l’a située dans
une partie du cerveau, ce qui semble aujourd’hui farfelu, mais là n’est pas l’essentiel.
Qui sait ce que nous dira la science sur l’âme ou une possibilité de l’âme dans
un futur proche ou lointain, si tant est qu’on ne croit qu’en la science.
Enfin, j’aimerais finir sur la pensée nietzschéenne.
Nietzsche est en quelque sorte l’apothéose ou le dernier éclat de la
philosophie antique. Il aimait profondément les philosophes antiques, et voyait
dans cette philosophie comme une révolution pour le monde moderne. Son Zarathoustra
couronne la philosophie antique, et le rêve de Nietzsche était d’y apporter un
point final. Hélas, les philosophes qui l’ont suivi et se réclamaient de lui,
les post-nietzschéens, puis les philosophes du vingtième siècle, notamment
français, se sont écartés de sa pensée à ce point qu’il le trahissaient en
partie : ils réfutaient la pensée antique, et s’attachaient à une pensée
artificielle qui est à l’origine du culte de la science et du discrédit de l’âme.
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