samedi 17 février 2018

L'âme et le corps


La philosophie antique séparait l’âme (psyché) du corps (soma). Psyché a donné psychisme, et soma, somatique. Majoritairement, les philosophes de l’antiquité faisaient l’éloge de l’âme face au corps. Certains méprisaient le corps, d’autres étaient mitigés, d’autres encore y voyaient une qualité similaire à celle de l’âme.
Le problème que nous rencontrons aujourd’hui vient de la science. Celle-ci nous explique qu’il n’y a pas de psyché (l’âme), mais que du soma (le corps). Le cerveau étant un organe comme un autre, faisant partie du corps, et l’âme étant une fiction, une invention. La science prévaut donc sur la pensée humaine, et tout le monde en pâtit. Le monde régresse et se dégrade, sans que l’on puisse y porter un recours. Car les hommes, en grande majorité, sont infiniment crédules. Ils ne peuvent se faire à l’idée que la science ait tort. Mais en vérité, la science n’expliquera jamais le monde dans sa totalité, car elle évolue en permanence, elle n’est pas stable. La sagesse consiste donc à croire en ce qui est bon pour l’homme, par son intuition et sa raison, et non par la science, qui ne devrait que les confirmer (et d’ailleurs c’est ce qu’elle fait).
On accuse parfois Descartes d’être à l’origine de ce scientisme, mais c’est une erreur car Descartes, malgré sa croyance en la science, croyait également en l’âme, comme principe humain. Il l’a située dans une partie du cerveau, ce qui semble aujourd’hui farfelu, mais là n’est pas l’essentiel. Qui sait ce que nous dira la science sur l’âme ou une possibilité de l’âme dans un futur proche ou lointain, si tant est qu’on ne croit qu’en la science.
Enfin, j’aimerais finir sur la pensée nietzschéenne. Nietzsche est en quelque sorte l’apothéose ou le dernier éclat de la philosophie antique. Il aimait profondément les philosophes antiques, et voyait dans cette philosophie comme une révolution pour le monde moderne. Son Zarathoustra couronne la philosophie antique, et le rêve de Nietzsche était d’y apporter un point final. Hélas, les philosophes qui l’ont suivi et se réclamaient de lui, les post-nietzschéens, puis les philosophes du vingtième siècle, notamment français, se sont écartés de sa pensée à ce point qu’il le trahissaient en partie : ils réfutaient la pensée antique, et s’attachaient à une pensée artificielle qui est à l’origine du culte de la science et du discrédit de l’âme.

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